Le Vieil homme, le sable et la jeune fille (Flashback 5 ans Feat Akiza))

Encore une journée plutôt banale pour Kago, en l'absence des très simples missions qui lui était confiées, et vu son rang bas dans la hiérarchie ninja. Son accident était à présent arrivé il y a quelques années, il s'y était fait, et cela n'affectait en rien son mental et sa jeunesse.

Mais déjà on l'appelait le vieux ou encore l'apothicaire, quand il n'était pas dans sa boutique ou à son labo, il était en vadrouille pour récolter divers ingrédients pour concevoir ses décoctions. Il y a quelques marchands installé dans le désert et situé pas très loin du village quand on savait où chercher. Il ne jouait pas vraiment de sa vieillesse apparente, mais cela pouvait aider à parfois baisser les prix.

Sa boutique n'était pas très fréquentée, mais il s'en fichait un peu, elle servait surtout de présentoir aux possibilités du ninja, pour promouvoir celui-ci pour des missions futures. Son laboratoire était toujours plus occupé que le reste de sa maison. Il lui arrivait même à dormir à même le sol de terre battue tellement l’activité était chronophage. Cela restait ses principales actions de la journée tant qu'il n'était pas appelé pour une mission donc. Les possibilités quasiment infinies des ingrédients de ses potentielles potions, prenaient beaucoup de temps pour ses recherches.

Fatigué parfois jusque l'écroulement, il lui semblait que sa vision de la réalité était parfois tronquée, il était parfois persuadé que des ingrédients disparaissaient comme par magie, ou il lui semblait qu'il entendait des bruits sans voir quelqu'un ou quelque chose. Mais il en acquit la certitude quand une de ses dernières acquisitions disparues le 1 jour après alors qu'il ne l'avait pas encore ouvert.

Quelqu'un était en train de le voler, et il détestait ça. Pendant ses recherches il ruminait une vengeance pour prendre le coupable dans la main dans le sac. Mais il ne voulait pas frapper trop fort, c’était surement un enfant de Suna comme lui, il utiliserait pour neutraliser la cible un jutsu inoffensif, mais terriblement efficace pour réduire le champ d’action de quelqu’un. Il ne lui restait plus qu’à truffer le labo de fins fils invisibles orné de clochettes et il saurait où frapper.

Le résultat ne se fit pas attendre, la nuit même, alors que Kago prêtait une oreille particulièrement attentive en feignant de s’affairer à ses potions, il entendit le léger tintement d’une de ses clochettes derrière lui. Sous la surprise sans doute, un bocal se brisa, et le ninja agit vif comme un serpent, il attrapa une potion lança son contenu en l’air souffla dessus tout en criant.

Suiton : Sake no awa !

Une série de petites bulles se formèrent alors et remplirent presque toute la pièce, il fit un bond en arrière pour ne pas être pris dans la technique et claqua une fois des doigts. Les bulles éclatèrent subitement et la cible touchée était à présent aussi ivre que si elle avait descendu cul sec une grosse bouteille d’alcool. Ce qui était dans la même pièce que lui était touché, mais il restait sur ses gardes car il s’attendait à une réaction quelle qu’elle soit.

« Ahhh ! » Un cri s’élevait dans les rues, tandis qu’une petite silhouette continuait à déambuler à travers les rues, s’éloignant avec la rapidité d’un chat apeuré. Quelques instants plus tôt, elle avait été là, face à un homme à la joue devenue lambeaux de chair. « AAAAAHHHHH ! Cette petite sangsue m’a mordu la joue ! R-Rattrapez-la !»

Quelque part, la furtive se voyait mal leur accorder plus d’hospitalité. Elle fuyait, détalait comme un lapin oui, sans même comprendre ce qu’elle faisait dans ce labyrinthe de village caché. Arme à la main, la jeune fille ne l’avait nullement abaissé sur l’un des ninjas hérétiques, craignant le malheur que toute arme blanche terminait par connaître au contact du sang : un fer rouillé. Souillé. Et cela, même de sa petite forme frêle d’apparence, Akiza ne se le permettrait jamais.

Sauf en cas de nécessité. Si seulement le Bâtisseur lui avait fait don de sa force au moment où son tatouage lui avait été apposé suite à l’Epreuve…Peut-être oui, peut-être aurait-elle été de ces guerrières espérées. Les prières et les sacrifices ne lui avaient pas permis d’atteindre la moindre aspiration à la perfection. Cela, au profit d’une force physique plus développé que le reste de ses sœurs.

Un espoir sans en être un dans l’immédiat. « La faiblesse est une erreur. »

Certainement. Mais cela ne l’empêchait d’être relativement aguerrie et avertie de ses aptitudes. Alors un seul objectif régnait pour l’heure : sortir de ce pétrin, et vite ! Ainsi avait-elle trouvé refuge dans un bien étrange laboratoire.

Contemplant son nouvel environnement, la Musume avait laissé ce regard filé entre ces fioles bien rangés et ces pierres exposées ça et là à même plusieurs tables, comme triées avec soin. Si Akiza avait été saisi d’un moment de fascination, les rêveries avaient été de courte durée, car déjà, le contact froid et humide de l’eau s’étaient fait ressentir. Puis vint un moment de trouble. D’ivresse. Une ivresse qui ne l’avait pas incité le moins du monde à réfléchir, mais à agir.

Panique en alerte, la jeune femme prit cela pour une agression. Et une agression subtile devait en tout point trouver pour réponse une précaution nécessaire, celle qui du moins, respectait les us et coutumes des femmes de ce désert: tout en saisissant l'un de ces piquants figés dans son sac, la jeune fille avait remédié à cette condition par ses propres moyens: la douleur. Au moins pour tenir éveillée. Au moins pour retourner dans le désert.

Elle était intense, vive et tonifiante. Et plus elle l'enfonçait dans sa chair, plus l'adolescente en ressentait son poison filtrer son sang. Un mal pour un bien, car déjà son rythme cardiaque s'accélérait et lui conférait plus de mobilité. Mais moins de réflexion.

A toute vitesse, elle parlait une langue que le jeune homme ne comprenait pas, mais dont l’intonation exprimait certainement un peu de dédain. Beaucoup même.

« Je ne veux pas…Veux pas me retrouver les voir … »

Comme une prière de ne pas se retrouver dans un pétrin plus grand. Apeurée, elle l’était, tout comme son visage pâle reflétait quelques jours de mauvaise condition. Saisissant une fiole au passage, elle courait à tâtons jusqu’à la sortie, non sans tituber quelques peu.

Tant pis, dans l'immédiat elle survivrait. C’était ce qui la rassurait, à défaut de montrer un visage aussi expressif que celui d’un fantôme.

Elle survivrait et se sentait déjà conférer de ces mouvements fratricides et barbares qui la voyaient déjà prendre entre ses mains son bien étrange katana.
Spoiler:

Elle était très réactive, un coup d'aiguille pour se libérer de l'emprise du jutsu sans doute imprégné d'un produit pour l’annuler du moins partiellement. Elle semblait se mouvoir mieux que si elle était totalement sous son emprise, mais elle titubait tout de même.

C'était une ninja de Suna tout comme lui il semblerait donc, mais ce qui lui semblait être une farce, était à présent en équilibre entre quelque chose de cruel et d’innocent. Il était un peu honteux de ce qu'il avait fait en voyant le regard perdu et de détresse de la jeune adolescente. Un animal apeuré, voila l'image qu'elle lui renvoyait. Kago était empathique, et cette situation le mettait mal à l'aise. Il voulait, absolument se racheter de sa faute.

Les gens dont elle parlait, il ne fallait pas qu'elle retombe entre leurs mains, il devait agir vite avant qu'elle ne risque de se faire rattraper. Elle parlait dans une drôle de langue,mais il saisi quelques mots au vol et cela lui suffisait pour le persuader de l'aider comme il le pourrait.

Attend, petite, qui sont ces gens ? Je peux t'aider pour ne pas qu'ils ne te retrouvent, je suis seul, tu sera tranquille pour leur échapper. On me connaît dans ce village, je suis une personne de confiance et on me laisse tranquille.

Il le savait pour avoir commercé avec certains d'entre eux, certains étaient vraiment sans scrupules et n'étaient rebutés par aucunes transactions. Et pour une fois qu'il pouvait leur priver de cette ressource illégale et immorale, il n'allait pas s'en priver.

Tu ne les verra plus, en tant que commerçant, je condamne ce genre de marché. Je me refuse au marché d'esclaves.

Ce qui impressionnant encore plus chez cette jeune fille, c'était cette pratique du Dokujutsu, en tout cas il pensait que cela en était une, d'une technique qu'il ne possédait pas, et qui serait rudement pratique dans son approche des conflits. Il possédait une technique d'Irojutsu plus ou moins similaire, mais l'esprit scientifique de Kago s'interrogeait sur le fonctionnement d'une telle chose.

Pas mal ce petit truc des aiguilles, ça te dérangerait de m'expliquer comment tu procède ? On a certains points commun, je peut aussi te montrer des petits trucs bien utile de mon coté, je te laisse la fiole, je sais où trouver cet ingrédient de toutes façons.

Dans l'exaltation du moment et la montée d'adrénaline qui s'en était suivie, le comportement de l'apothicaire le trahissait, en montrant une bien plus grande vivacité d'esprit que son apparence. Si elle connaissait un peut les rumeurs dans le village, elle se souviendrait sûrement de ce ninja qui a eu une apparence modifiée suite à un accident dans son labo, l'histoire était assez connue après tout. Et elle comprendrait que ce vieux croulant était bien plus jeune en réalité.

Il espérait aussi qu'elle arrêterait sa course folle un instant et éviterait de se jeter dans la gueule du loup. Peut être avec des ennemis qui l'attendaient dehors. Lui tout seul ne pourrait faire grande chose, il espérait que cette jeune possédait quelques techniques plus offensive que celles de soutien de l'alchimiste. Et si elle s’enfuyait, il la pisterait à distance pour être sur qu'il ne lui arriverait rien de mal.

Parfois, il arrivait à Akiza de penser à ce qui se déroulait tout autour d'elle. Ou plutôt, ce qui composait cet étrange village surmonté de ces multiples bâtisses dont elle n'entendait rien. Katana à la main, ce fut sa seule protection face à l'inconnu. Face à ces êtres si dociles et si protecteurs à la fois. Et de son regard, la bleutée est la première à percevoir son reflet.

Je suis peut-être un animal apeuré, mais pas domesticable.

Des gouttes de sang clapotaient lentement au sol, telle une symphonie qui la faisait passer de poursuivie à proie indéniable. Les dents serrés à chacun de ses pas, la fille ignorait la douleur mais n'en oubliait pas la raison de cette blessure. En son cœur, la rancune filait déjà comme un poison sans fin. Ou peut-être était-ce l'alcool, ce petit reste qui boostait ses pensées maladroites et haineuses.

L'incompréhension était aussi tenace que le fait de tituber à même le sable de Suna. Pire encore, son écoute semblait comme altérée: difficile de comprendre ce qu'on lui dit. Rapidement, Akiza rangeait cette aiguille dans un sac, aiguille d'où coulait un étrange produit violet. Secret de Musume. Elle-même en savait peu là-dessus.

Une injonction lui fut accorder. Attendre. Mais qui était-elle pour attendre, si ce n'était une étrangère en ces lieux. Acculée, l'adolescente se retourna, et un regard féroce toisa l'homme. Lentement mais sûrement, elle tentait de dégager les divers propos.

"Je ne suis pas esclave. Et je ne te connais pas."

La réponse est cinglante, épris d'une certaine fierté qui faisait d'elle cette pseudo nomade ignorante mais tenace. Le verbe n'était cela dit pas son arme : entre les mots, la sauvageonne ne comprenait que le concret. Lentement, elle le vit s'approcher : peut-être par curiosité, peut-être pour bien moins.

Les mots sifflaient pourtant comme un avertissement, l'avertissement d'une enfant qui, du jour au lendemain, se trouvait à Suna par un coup du destin.

Mais sans surveillance.

"Touche moi et ta main ne touchera plus jamais rien."

Les sourcils se froncent, précautionneux. Pour de bon, la folle course venait de se terminer en une posture droite mais un peu maladroite. Déjà, Akiza sut qu'elle n'y arriverait pas. Jamais elle ne dépasserait cette barrière sans lancer de trace, et même si le sang eut été caché par des bandages improvisés, jamais elle parviendra à récupérer suffisamment de vitesse pour se tenir à distance. Plus tard, elle apprendrait que c'eut été pour le mieux: le village apporterait des fruits que l'on ne retrouvait pas en pleine survie.

Des amitiés, une éducation, du respect, des moments de douceur et de joie.

Observe donc, apothicaire. Et dis moi si je suis en état de te répondre. Elle n'était pas kunoichi de Suna, même pas réelle citoyenne de sol: aucun bandage, rien de tout cela. En cela, est-elle une nouvelle du village, retrouvée depuis peu par cet oncle rassuré.

Un oncle un peu trop laxiste.

"N-N-N'APPROCHE PAS!!"

Effrayée et furibonde, la fille braillait, hurlait plus que de coutume. Tant et si bien que les voix s'approchaient de minutes en minutes, en plusieurs pas.

Kago n'y pourrait pas grand chose pour l'heure: trop sauvage pour se comporter normalement, trop intrépide pour l'heure, ce ne sont pas les mots mais des gestes bien dosés qui emporteraient un peu de bon sens à cette fille du désert. Fille qui, lentement mais sûrement, se calmait quelque peu en tenant fermement cette fiole glissée lentement sur le sol.

Etait-ce un poison? Son regard inspectait, jaugeant d'un œil méfiant la fiole de verre. Puis, loin derrière elle, des voix s'approchaient.

Son premier instinct fut de trouver un recoin plus ténébreux, seule manteau d'invisibilité en cet instant. Quant au nouvel arrivant, ce dernier dévalait les chemins avec une certaine rapidité, éventail au dos. L'homme était seul, presque familier en soi, car là est le point commun de cette visibilité qu'il partage avec l'adolescente.

Cheveux bleus.

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=> Plaçage de réplique mes staffeux! :p

Cette petite réagissait comme un animal apeuré, il le reconnu immédiatement car l'avait souvent vu lors de ses voyages, Une période qui s'étalait entre 23 en 10 ans en arrière. Quand il pouvait encore aller en forêt pour récolter ses ingrédients tellement rare dans le pays du vent. Maintenant avec la fermeture des frontières il ne pouvait plus s'en procurer comme il le voulait mais commercer avec des marchands qui venaient de l'extérieur.

Mais ce regard, il l'avait vu auparavant à cette période là sur les anneaux effrayés qui fuyaient la présence du ninja, de la peur pure. A quel point avait-on fait peur à cette enfant pour qu'elle réagisse comme une bête sauvage ?

Kago la suivait à bonne distance, mais avec toute la souplesse d'un homme dans la force de l'age, Elle se savait suivie mais tomba vite dans un cul de sac, elle ne connaissait pas bien le village pour se coincer aussi facilement. Elle cria quelque chose qui répondit à une de ses questions. Une esclave, elle était sans doute utilisée comme telle dans les environs du villages.

Avec une voix qui ne trahissait pas l'age d'un vieillard, mais bien celui d'un trentenaire.

Jeune fille tu semble venir du même pays, mais pas du même village, d'où viens tu est qui est tu exactement ? N'ai pas peur, je vais t'aider à échapper à ces esclavagistes

Elle n'en était pas plus rassurée, les yeux agrandis par la peur, il hurlait de plus en plus fort. Le ninja entendait lui aussi les pas qui sa rapprochaient. Elle jouait presque machinalement avec une de ses fioles, celle qu'il utilisait pour sa vapeur apaisante. Sans danger mais assez efficace pour rendre moins agressif un adversaire. S'il approchait trop il était sur qu'elle essayerait de le planter avec une de ses aiguilles.

Mais malgré tout les pas, un de ceux-ci était plus rapide, et plus proche, d’ailleurs il était déjà là. Avec un éventail dans son dos, et en commun des cheveux bleu comme la jeune fille.

Il s'était retourné et contemplait silencieusement le nouvel arrivant. Après quelques secondes de silence, il dit enfin.

Monsieur ? Connaissez vous cette jeune fille ? Elle est en difficulté, je veux vous aider à lui venir en aide.

Son cœur battait la chamade, plus que de coutume. Las de cette course poursuite et de ne plus savoir où elle était, Akiza avalait sa salive, furetait de ses yeux azurs le vaste de son environnement. Aux fioles de laboratoire, avait cédé le bois d'une barrière dans un cul-de-sac. Alors elle avait tour à tour écouté le cri des sunajins puis les paroles du scientifique, les yeux ronds. L'étude porta finalement ses fruits: ravalant sa peur et illuminant les méandres de son courage, la Musume s'était dressée pour ce qui lui semblait des heures d'attente, inexplicablement rassurée pour une fraction de secondes. Alcool? Innocence? Toujours était-il que le creux de ses yeux était illuminé d'une bravoure plus froide, moins terne dans son essence sauvage.

"Je...Ne suis pas esclave...Juste ramenée ici.", avait-elle répondu au tac-o-tac. Oui, rassurée en effet, car l'homme ne semblait pas lui vouloir du mal. "Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Où suis-je précisément?"

Aucun indice dans sa mémoire n'avait su éclairé cette nouvelle destination. Plus audacieuse, elle s'était tournée vers un coin plus sombre de cette ruelle, plus à même d'échapper à la vue de ses poursuivants. Plus silencieuse également, les hurlements n'étaient plus. La seule tentative restante fut la compréhension de leur situation. De sa situation.

Aiguilles à la main, la femme aux cheveux bleus observa sa blessure non sans démordre de sa poigne sur ses aiguilles, dernier élément qui la rattachait à la grande sorcière. Ou Prêtresse. ou "Mère".

"En effet, il s'agit de ma jeune nièce, Akiza.", avait répondu une voix comme sortie de nulle part. Souriant, toute l'attention de l'homme était adressé à l'alchimiste. "Ne faites pas attention à son côté sauvage, elle vient d'un endroit où la survie est difficile. J'espère être en mesure de pouvoir faire quelque chose pour elle, qu'elle retrouve un foyer et de bonnes habitudes."

Lentement, il s'était approché de la petite forme adolescente.

"Allez, viens. Oh, tu es blessé?", avait-il observé un court instant, avant de prendre une herbe médicinale à même sa bandoulière qui renfermait sûrement quelques trésors. D'une voix douce, bien loin de voir tout l'intérêt que la fille portait sur le sabre de la fille fermement attaché à sa ceinture, l'homme Higurashi continua de la calmer. "Les ninjas ne te feront aucun mal si je t'accompagne."

La jeune fille venait de secouer la tête pour seule guise de réponses, pas véritablement rassurée malgré cette connaissance plus ou moins...Familière. Négatif.

Elle n'était pas esclave? Mais pourquoi est elle ici ? C’est un petit village, on connait tout le monde, pourquoi il ne l’avait jamais vue auparavant. Et avec sa question tout portait à croire qu’elle n’avait pas été emmenée ici de son plein gré. Toutes ces questions, méritait encore réponses.

Tu es ici au village caché de Suna, là où habitent les ninjas du pays du vent, j’en suis un moi-même d’ailleurs, et comme je ne pense pas qu’on te l’a souhaité, sois la bienvenue à Suna jeune fille.

Il s’inclina pour saluer la fillette, sentant qu’elle était en train de se détendre, il se relâcha, et puis cet homme arriva. Il avait en commun la couleur de cheveux chatoyante avec la jeune fille, certainement un parent, et il le confirma en lui répondant. Ce qui était étrange c’était la présence d’éléments extérieurs du village car il lui semblait bien n’avoir jamais vu ces deux personnages auparavant dans l’enceinte du village. Pire encore sa deuxième remarque semblait indiquer qu’ils n’étaient pas ninja, mais alors, qu'était exactement la jeune fille pour pouvoir rivaliser avec un autre ninja?

Je ne pense pas vous avoir déjà vu ici, vous êtes extérieur au village ? D’où venez-vous ? C’est rare de trouver des étrangers ces jours-ci. Comment cette jeune fille semble ne pas savoir où elle se trouve?

Rare ? Quel euphémisme, depuis cinq ans plus aucun étranger n’avait passé l’entrée du village, la faute à ces maudis ninjas qui un soir menèrent une incursion pour voler bon nombre d’artéfacts. Quoi qu’il en soit cet homme était très suspect, il la mettait en garde contre les ninjas des environs, mais était-il seulement conscient qu’il venait de s’adresser à l’un d’entre eux. Il n’allait pas les laisser partir comme ça, le mutisme soudain et plus fort que d’habitude de la fille éveillait en lui quelques soupçons.

Permettez-moi de vous escorter, je suis apothicaire. Je suis d’ailleurs un connaisseur de plantes, et celle que vous utilisez pour soignez cette jeune fille est je le sais, très efficace.[

Il sourit pour rendre ses paroles plus sincères, mais il jetait quelques coup d’œil furtif à « la sauvageonne », il sentait lui aussi qu’elle n’était pas plus rassurée que lui, il ne voulait donc plus la lâcher avant de tirer cette histoire au clair.

Bienvenue? Le mot l'avait fait tiqué, peut-être bien cligner des yeux à multiples reprises. L'inattendue avait été de mise. Et plus encore que la surprise qui avait gagné brièvement la lumière de son visage, la jeune fille aux cheveux azurs tenait fermement ce bandage comme pour s'assurer de la véracité des mots. Pas de remerciement: on ne lui avait pas appris ces manières. Pas de grognement: réflexion faite, ce n'était pas désagréable en soi. Alors les paroles suivantes étaient teintées d'une pudeur volontiers accordée, qui toutefois vint confirmer les doutes à peine palpables de son esprit: elle était...En territoire ennemie?

"Ninja?" La jeune fille resta de marbre, tant pour cet aveu que pour la confrontation de quelques minutes révolues, car le ton trahissait autant son inquiétude qu'une inexplicable curiosité. "Est-ce que vous allez...Vous ne me ferez pas de mal, non?" Akiza n’avait pas reculé, pour autant elle n’avait pas avancé d’un pas.

De toute évidence, Majo comme ninja était source d'inquiétude. L'une était trahison, l'autre un inconnu. Les bruits de pas de son oncle étaient pourtant venus casser ce silence de réponses, imposant alors toute son attention à cette personne à la fois si familière aux Higurashi, si étrangère à ses habitudes.

Premier refus. Akiza déglutit un vague instant, n’obéit pas à son oncle. Ce dernier fronça légèrement des sourcils, puis soupira un long moment : peu influencé par cette méfiance clandestine -ou enfantine-, il adressa quelques mots à la jeune fille, suffisamment de quoi la convaincre à venir. Une promesse de confort, une promesse de lui donner des réponses sans armes pointées sur elle. Marché conclu !

Ce fut sans compter la présence de l’alchimiste, venu semer une pointe d’intrigue confuse pour la pseudo-figure paternelle de la jeune fille. Déterminé et réfléchi, ce dernier établit un contact visuel, suffisamment pour sonder et jauger ce curieux sunajin. La force et l’intimidation n’avaient pas l’air d’être son apparat, ainsi considéra-t-il un vague instant qu’il s’agissait…

"Non, je ne me suis pas encore présentée à elle comme étant un sunajin moi-même. Je préfère y aller petit à petit, finalement. » son regard s’était posé sur la jeune fille, elle qui dardait et continuait à masser sa cheville. « M’enfin, un peu de connaissances ne devrait pas te faire de mal, n’est-ce pas ? »

Hochement de tête pour seule réponse, Akiza pouvait ignorer la douleur mais elle savait qu’une blessure ouverte et non soignée dans l’immédiat n’était pas « bon ».

« C’est d’accord. Je ne veux pas être lésée à cause d'une blessure mal vue. » Comme une punition.

L’oncle quant à lui ne prit pas garde à l’étrange façon de raisonner de sa nièce. A la place, un simple sourire réconfortant vint orner ses lèvres tandis qu’une douce main frottait le haut d’un crâne aux fils bleue, dont la détentrice semblait de prime abord complètement imperméable. L’homme invita alors à une marche vers son humble demeure : une maison somme toute très correcte, s’ils y arrivaient.

« Je m’appelle Akitaka, Akitaka Higurashi. Je suis Jonin en ce village, mais j’ai été blessé récemment lors d’un combat, je suppose que j’en aurai encore pour un moment avant de reprendre du service. Récemment, on a trouvé ma nièce qui avait autrefois disparu dans le désert…Elle est encore un peu sauvage comme vous pouvez le constater, et on en cherche encore la raison. »

Akitaka était propre sur lui-même, mais bouger la jambe lui faisait un mal de chien. Mais rassurée, il l’était assurément : cette mine reposée toute entière laissait penser qu’il avait au moins le temps désormais pour jouer les garde-chiourmes. Pour s’occuper d’une « sauvageonne », comme le village tendait à l’appeler.

«… Et qui sait ? Peut-être qu’à force d’affection, elle pourrait s’ouvrir d’elle-même. » Un pas. Deux pas. Les bâtiments défilaient avec autant de banalité qu’ils n’en devenaient déconcertants. « Je ne vois pas d’inconvénients à ce que vous y aider, du moins…A penser ses blessures. Irujutsu, je suppose ? Aaaaaaaah, on est loin de Kenjutsu de cette brutasse d’Akitaka…n’est-ce pas Akiza ? » Rire aux éclats. Aucune réponse. Silence de mort. Soupir à peine caché. Heureusement, ils arrivaient bientôt. « Et…Vous savez comment cela s’est produit, peut-être ? Du moins, cette blessure, et cet air un peu penaud de ma petite nièce ? »

Moindre petite question.

Cette jeune fille était décidément une grande source que questionnements, ce qui titilla l’esprit scientifique de Kago. Cette étrange jeune fille ne savait même pas ce qu’était un ninja mais sa seconde question sous entendait que les gens qu’elle avait déjà rencontré dans sa vie ne lui avait pas voulu que du bien. Il lui semblait au fur et à mesure comprendre ce qu’on avait fait subir à cette pauvre petite. Il commençait à comprendre son extrême méfiance.

Oui ninja un combattant qui travaille pour le chef de ce village le Kazekage, moi je suis plutôt un soutien, pour ceux qui se battent. En tant que médecin ce serait une honte si je te blessait, et encore désolé pour la cuite…

L’homme était donc un Sunajin en repos depuis très longtemps ? Normal alors qu’il n’ait pas entendu parler de ce jounin. Il était tellement peu sur le terrain ces derniers temps qu’il ne connaissait que ceux qui étaient déjà venu dans son magasin à l’occasion. La jeune fille réagissait toujours un peut étrangement, sans doute la technique, ou bien autre chose. Mais en attendant, le ninja au repos n’avait pas menti, il boitait bel et bien. Ainsi donc elle avait déjà passé une partie de sa vie dans le désert impitoyable, peut être pour une raison bien précise, et Kago avait peut êtres quelques éléments de réponse, il décide donc de les partager.

Elle a parlé de gens qu’elle ne voulait pas retourner voir et à insister plusieurs fois en disant qu’elle n’était pas une esclave. Une piste peut être. Quand à la blessure je suis en partie responsable bien que ce soit elle-même qui se l’est infligée. J’avais dans mon laboratoire ces derniers temps quelques vols, alors dés que j’ai entendu du bruit, j’ai lancé une de mes techniques inoffensives mais neutralisantes. Celle là avait pour effet de se sentir fortement alcoolisé, mais ca va se dissiper très vite. Je suis désolé de lui avoir infligé ça, je ne savait même pas si c’était un humain ou un animal.

Mais ce court épisode lui avait permis de constater que la jeune fille se défendait pas mal pour son âge et qu’elle avait un certain répondant.

Excusez ma curiosité, mais vous comptez entrainer cette petite où l’envoyer à l’académie ? J’ai pu constater qu’elle était très habile et qu’elle ferait une excellemment ninja de Suna. Il faut qu’elle exploite son potentiel pour pouvoir se défendre contre ceux qui apparament lui veulent du mal.

"Vous...soignez les plus faibles?"." Ce fut comme un interdit, un tabou. Dans cette partie du désert d'où Akiza provenait, la faiblesse n'était pas de mise. A dire vrai, la faiblesse n'était même pas une possibilité. Etre blessée, encore moins. Etranges sunajins...Ont-ils seulement un but acceptable?." "Ce n'est pas grave pour la cuite...C'est juste un futur mal de crâne."

Un mal de crâne, et potentiellement une future gueule de bois. Une première de chez première pour cette sauvageonne dont le regard tourna aussitôt de cet alchimiste à son oncle. Hébétée, ce fut d'une main qu'elle chassa partiellement cette douleur qui continuait à taper contre les parois plus osseuses et plus dissimulées de cette tête bleue. Parfois, il est difficile de comprendre les baragouinages de ces adultes qui marchaient, patientaient puis déambulaient de nouveau à travers ces rues sinueuses et sombres. Mais loin de s'en formaliser, Akiza ne faisait que suivre les deux jeunes personnes, non dépourvue de toute méfiance.

Attentif aux moindres propos, Akitaka écoutait posément les propos de cet inconnu, spécialiste d'irujutsu qu'il était. Ses yeux détaillaient déjà les expressions qu'on ne perçoit pas à l'œil nu: l'homme Higurashi ne faisait qu'analyser la situation, feindre également le rôle de l'oncle outré. Une bouche ronde, un regard colérique...

"Vous êtes donc vraiment responsable de son état?" Puis une hésitation, un regard qui se prolongea un long moment, pour finalement reprendre cette aura rieuse et bonne enfant. "Je plaisantais. Vos excuses seront acceptées malgré tout, je pense qu'elle est plus du genre à apprendre ses leçons en expérimentant. Pour l'instant. Il va falloir lui apprendre cela dit que se faire du mal physiquement pour se tirer d'un pétrin n'est pas une solution absolue..."

Ce fut d'un face à face soutenu que le Bleu dissuada un garde dans sa tentative d'abordage, non sans jauger l'adolescente à leurs côtés.

Oui, toi, réfléchis à deux fois avant d'attaquer ma petite nièce...

"C'est un moindre mal parfois"

Un soupir se prolongea, avant que celui ne s'évapore dans ces airs incandescents. Peut-être qu'avec de la patience oui, il parviendrait à la rendre bien plus sociable. Pourtant, ses sourcils se froncèrent au moment même où Kago se prononça sur son potentiel. Ou plus exactement, sur l'Académie et son avenir.

"Non. Je n'ai aucun projet pour elle, rien qui pourrait l'amener à la forcer à un rappel sur sa condition. Vous comprenez bien qu'elle ne peut pas...Reprendre quelque chose de nocif pour elle, qui plus est après cette expérience. Jamais je ne prendrai la décision pour elle, aussi compétente ou habile soit-elle de nature. Par ailleurs, je préfère qu'on n'évoque pas ce sujet pour elle. Chaque chose en son temps."

Le début de son initiation passerait théoriquement par lui rendre son sabre, ce qu'il n'était pas prêt de faire. Oui, ça, il ne l'espérait nullement. Pas pour elle, qui était encore inconsciente de tout ce que pouvait renfermer ce village. Pas pour sa famille, qui l'avaient perdu pour...De l'or. Et puis cet accident. Lentement, il pesa le pour et le contre, arrêta sa course provisoirement. La maisonnée était là, suffisamment proche pour la suivre du regard.

"Vous l'avez affronté en personne ou vous rechercher actuellement des élèves? Je ne pense pas bien vous connaître moi non plus, à dire vrai."

Au-delà d'être un médecin-ninja et visiblement agé d'un certain âge, Akitaka gardait ses doutes quant à cet homme tel un voile obscur.

Oui, tout le monde, un faible ninja en solitaire peut devenir un soutien efficace en équipe. Et puis comment sauver le fort qui par exemple s’est fait empoisonner par plus faible que lui ?

D’après sa définition, il se trouvait du coté des faibles, mais il était néanmoins utile, mais peut être que ce n’était pas ce que l’adolescente voulait dire.

Il ne savait pas comment prendre cet oncle. Il y avait son sourire légèrement forcé qui en devenait un peu malsain. Il le savait, il souriait de la même façon quand il n’était pas complètement honnête. Que cache-t-il ? Reste-t-il un danger ? Il devait rester vigilant malgré tout. Les alentours étaient assez calme, un peu trop même. Il lui à même semblé voir un ombre se déplacer sur le toit, mais elle disparu soudainement, il avait du rêver, le soleil tapait sans doute trop dur sur la tête en ce moment.

Vous avez raison, elle devra prendre la décision en toute connaissance de cause. Elle n’a subit de ma part que le jutsu que j’ai cité. Je ne recherche pas d’élèves, j’ai juste remarqué que pour une non ninja, elle était très rapide et agile. En effet vous ne devez pas me connaitre également surtout si vous n’avez jamais fait appel à moi, je suis apothicaire et marchand, j’ai une boutique pas loin d’ici, les ingrédients que je récolte me servent autant pour élaborer mes techniques que pour vendre des médicaments et pour soigner les gens. En tant que ninja médecin, vous comprenez que je m’inquiète un peu pour le futur proche de votre nièce. On aurait dit une bête apeurée la première fois que nous nous somme rencontré. Je ne sais à cause de qui ou de quoi.

Il passait énormément de temps dans son laboratoire, il n’était presque jamais en mission, si c’était un ninja qui était toujours au premier rang, normal qu’ils ne se soient jamais croisés. Ce qui lui importait énormément c’était la bonne santé des résidents temporaire ou non de Suna. Ce n’était pas que par curiosité, mais aussi par empathie aussi qu’il s’inquiétait du sort de la jeune fille.

Même si cet homme paraissait digne de confiance, il préférait garder un œil sur la petite. C’était ça également son travail, s’occuper et soigner tout les fils et filles de Suna. Apres cette journée, il reviendrait régulièrement venir prendre des nouvelles de la jeune fille aux cheveux bleus. Mais en attendant, il se trouvait devant la demeure de l’homme.

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